Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Revenons au bon jus des Arbres de nos Pères :
Cultivons leurs vieux champs, replantons leurs vergers ;
Et que les gros pommiers, que les pommiers prospères,
Sous le Ciel gris d’Arvor, s’alignent, bien rangés ;

Que les pommiers nouveaux dressent bien haut leur faîte,
Lèvent bien haut leurs bras vers Dieu, pour le bénir,
Comme les jeunes gens lèvent bien haut la tête
Semblant mettre au défi le Malheur à venir.

Et que les vieux pommiers baissent bien bas leurs branches
Quand les petits Bretons auprès d’eux passeront,
Comme les grand’mamans baissent leurs têtes blanches
Pour que leurs petits gâs puissent baiser leur front !

Bretons ! Bretons ! laissons pour le jus de nos pommes
Les breuvages maudits qui nous sont coutumiers
Si nous voulons, en paix, dormir nos derniers sommes
À côté des Aïeux… à l’ombre des pommiers !








(Cette poésie est éditée séparément. — G. Ondet, éditeur.)