Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chante une chanson si belle, lon là !
Que vous oublierez la mère et l’aïeule
Pour n’écouter plus, seule, toute seule,
Pour n’écouter plus que cette voix-là !… »

Savez-vous pourquoi, désertant les flots

Couleur d’émeraude,
Le Vent rôde, rôde

Autour des lits-clos ?

               « Hou ! hou !
Je sais une Fée aux yeux de mystère
Qui font oublier le ciel et la terre,
Et changent le rêve en réalité ;
Des yeux prometteurs d’extases sans nombre,
Des yeux tout remplis de clartés ou d’ombre,
Des yeux bleus ou verts à sa volonté ;
Elle a les cheveux couleur d’algues vertes
Et ses bras ouverts, et ses mains ouvertes,
Vous dispenseront d’immenses trésors
Comme n’en a pas la Terre inféconde,
Et qui vous feront les maîtres du monde
Car ils vous feront aussi les plus forts !… »

Savez-vous pourquoi, désertant les flots

Couleur d’émeraude,
Le Vent rôde, rôde

Autour des lits-clos ?

               « Hou ! hou !
Délaissez vos sœurs, délaissez vos mères,
Et n’écoutez pas leurs plaintes amères :
Le Dieu des « terriens » les consolera !
Imitez, enfants, vos pères, vos frères :