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AU PARSON




J’ai voulu revoir le logis
Que j’habitais avec grand’mère,
J’ai voulu revoir le logis
Que j’habitais au temps jadis ;
J’ai voulu revoir la maison,
La rustique et pauvre chaumière,
J’ai voulu revoir la maison
Que nous habitions au Parson :

C’est à la gauche du chemin
Qui traverse l’Ille-et-Vilaine,
C’est à la gauche du chemin
Qui mène au pays de Saint-Méen ;
Je l’ai quitté voilà vingt ans,
Mais je l’ai reconnu sans peine,
Je l’ai quitté voilà vingt ans,
Ce doux pays de mon printemps !

J’ai sauté, tout comme autrefois,
Sauté pour enjamber la douve,
J’ai sauté, tout comme autrefois,
Par dessus l’échalier de bois ;
J’ai reconnu le vieux courtil
Comme un vieil ami qu’on retrouve,
J’ai reconnu le vieux courtil
Tout baigné des rayons d’avril !

Et j’ai bonjouré le jardin
Et la maison couverte en chaume,
Et j’ai bonjouré le jardin
Dont vous ririez avec dédain…