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À la grand’messe, le Dimanche,
Oh ! qu’elle était jolie encor
Avec sa grande coiffe blanche,
Son justin noir et sa croix d’or !
Elle aimait dire sa prière
À côté de son petit-fieu :
J’ai tant vu prier ma grand’mère
Que, depuis lors, je crois en Dieu !

Mais, l’Heure ingrate étant venue,
Un soir d’Avril je la quittai ;
Depuis, je ne l’ai pas revue…
Oh ! j’irai la voir… cet Été !
Mais, en entrant dans sa chaumière,
Quels remords pour moi, quels sanglots !
Si je ne trouvais plus grand’mère
M’espérant près de son lit-clos !

Son amour me restant fidèle
Dans la Mort comme au temps jadis,
Je suis bien certain que, près d’elle,
J’aurai ma place en Paradis
Où, l’Éternité tout entière,
Contre son vieux cœur, dans ses bras,
Ma très sainte et douce grand’mère
Pourra bercer son petit gâs !…





(Musique de Théodore Botrel. — G. Ondet, éditeur.)