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Et vous, le barde aimé que la foule environne,
Vous avez, par des vers que tous ont recueillis,
Su rendre encor plus cher à tous le grand Pays
Dont Anne de Bretagne a porté la couronne.

Même en France gardant les costumes si beaux
Qui furent des Bretons l’orgueil et la richesse,
À l’égal maintenant de la Bonne Duchesse
Vous quittez vos souliers pour chausser des sabots.

Et vous allez partout, dissipant d’un sourire
Le nuage qui monte à l’horizon si noir :
Par vous qui le chantez va renaître l’Espoir
Que d’autres ont rêvé, mais ne savaient qu’écrire.

Alors que, d’un dédain ou d’un geste moqueur,
Les sceptiques penseurs semaient partout le Doute,
Vous avez eu des mots pour les mettre en déroute,
Qui n’ont d’autre secret que de venir du cœur.

Et nous vous disons tous : « Poursuivez votre ouvrage,
C’est un apostolat que nous applaudissons ;
En France, où tout finit, dit-on, par des chansons,
Il suffit d’un refrain pour rendre le courage ! »