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La Chanson qu’on dirait un soupir de roseau,
La Chanson qui sait prendre aussi la voix des houles
Pour faire tressaillir d’émotion les foules,
La Chanson qui s’élève ainsi qu’un chant d’oiseau ;

La Chanson qui va, vient, sur mer, sur la montagne,
Voilà ce qu’on demande à ceux qui vont rêvant
Et ce que leur fierté nous refuse souvent…
Et voilà ce qu’on aime au pays de Bretagne.

Et vous êtes venu vers les déshérités,
Et vous avez compris, vous dont grandit le rêve
Au rythme languissant des vagues sur la grève,
Que s’ils n’étaient pas lus les vers seraient chantés.

El vous avez chanté la Chanson la meilleure,
Non pas celle qui passe et qu’on écoute en vain,
Mais celle qui pour l’âme est un baume divin
Et met comme un rayon sur le front quelle effleure.

Ainsi, vous avez dit aux Bretons de “ chez nous ” :
« Frères, écoutez bien la voix de vos ancêtres,
« Comme eux sachez rester fidèles à vos prêtres,
« Et ne rougissez pas de tomber à genoux. »