Page:Botrel - Chansons de route, 1915.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

 


 

CRUCIFIÉ !

(Sonnet.)

Un Canadien-Français, blessé, gisait à terre
Sur le bord d’un chemin de halage flamand ;
Son flanc, son front, saignaient ; il râlait doucement,
Ses regards commençant à s’emplir de mystère ;

Il râlait !… C’est alors que, pour le faire taire,
Sur l’ordre d’un brutal feldwebel allemand
On le crucifia, pensant, férocement,
Crucifier, d’un coup, la France et l’Angleterre !