berval, Carcavi, le Pailleur, &c. Ces savants hommes s'assembloient de temps en temps les uns chez les autres, pour raisonner sur les objets de leurs travaux, ou sur les différentes questions que le hasard & la chaleur de la dispute pouvoient faire naître. Ils entretenoient un commerce réglé de Lettres avec d'autres Savants répandus dans les Provinces de France, ou dans les Pays étrangers : par-là ils étoient instruits très-promptement de toutes les découvertes qui se faisoient dans les Mathématiques & dans la Physique. Telle a été la premiere origine de l’Académie des Sciences, qui fut enfin établie, fous le sceau de l'autorité Royale, en 1666.
Le jeune Blaise Pascal assistoit quelquefois aux Conférences qui se tenoient chez son pere. Il écoutoit avec avidité : il vouloit savoir les causes de tous les effets : on rapporte qu'à l'âge de onze ans, il composa un petit Écrit sur les sons, dans lequel il cherchoit à expliquer pourquoi une assiette frappée avec un couteau, rend un son qui cesse tout à-coup, lorsqu'on y applique la main. Son pere craignant que ce gout trop vif pour les Sciences n'absorbât entièrement le jeune homme, & ne lui fit négliger l'étude des Langues, qu'on regardoit alors
