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DISCOURS SUR LA VIE

chéries ; par les devoirs attachés à sa charge, il la céda à son frere en 1631, & vint demeurer à Paris avec sa petite famille, pour pouvoir remplir librement envers elle des devoirs plus sacrés encore; imposés par la Nature. Il ne voulut donner, pour les Langues & les Sciences, d'autre Maitre que lui-même, à son fils Blaise, qui annonça, presque dès le berceau, ce qu'il devoit être un jour. En même-temps il enseignoit le Latin & les Belles-Lettres à ses deux filles ; afin de développer leur intelligence, en l'appliquant à des objets utiles par eux- mêmes, & capables de les accouttumer de bonne heure à cette attention, non moins nécessaire aux femmes qu'aux hommes. Tous les esprits étoient alors en fermentation d’un bout de l'Europe à l'autre : on cultivoit les Mathématiques en Italie, en France, en Angleterre, &c. : la saine Philosophie, ou plutôt la vraie méthode de philosopher, commençoit à pénétrer dans les Écoles; & la révolution que Galilée & Descartes avoient préparée, s'accomplissoit rapidement. Étienne Pascal, entraîné par ce mouvement général, devint Géometre & Phyficien. Il se lia, par conformité de gout & de connoissances, avec le P. Mersenne, Ro-