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leurs menaces insolentes. O voyage bien différent de celui qu’elle avait fait sur la même mer lorsque, venant prendre possession du sceptre de la Grand’Bretagne, elle voyait pour ainsi dire les ondes se courber sous elle, et soumettre toutes leurs vagues à la dominatrice des mers ! Maintenant, chassée, poursuivie par ses ennemis implacables, qui avaient eu l’audace de lui faire son procès, tantôt sauvée, tantôt presque prise, changeant de fortune à chaque quart d’heure, n’ayant pour elle que Dieu et son courage inébranlable, elle n’avait ni assez de vents ni assez de voiles pour favoriser sa fuite précipitée. Mais enfin elle arrive à Brest, où après tant de