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à souffrir pour expier ses péchés : sensible jusques à la fin à la tendresse des siens, il ne s’y laissa jamais vaincre ; et au contraire il craignait toujours de trop donner à la nature. Que dirai-je de ses derniers entretiens avec le duc d’Enghien ? Quelles couleurs assez vives pourraient vous représenter et la constance du père et les extrêmes douleurs du fils ? D’abord le visage en pleurs, avec plus de sanglots que de paroles, tantôt la bouche collée sur ces mains victorieuses et maintenant défaillantes, tantôt se jetant entre ces bras et dans ce sein paternel, il semble par tant d’efforts vouloir retenir ce cher objet de ses respects et de ses tendresses. Les forces lui manquent : il