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des cœurs. Vous, riches, vous qui vivez dans les joies du monde, si vous saviez avec quelle facilité vous vous laissez prendre aux richesses que vous croyez posséder ; si vous saviez par combien d’imperceptibles liens elles s’attachent, et pour ainsi dire elles s’incorporent à votre cœur, et combien sont forts et pernicieux ces liens que vous ne sentez pas : vous entendriez la vérité de cette parole du Sauveur : « Malheur à vous, riches ; » et « vous pousseriez, comme dit saint Jacques, des cris lamentables et des hurlements à la vue de vos misères. » Mais vous ne sentez pas un attachement si déréglé. Le désir se fait mieux sentir, parce qu’il a de l’agitation et du mouvement.