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la matière ; si le travail semblait l’interrompre, ce n’était que pour la continuer d’une autre sorte. Par le travail on charmait l’ennui, on ménageait le temps, on guérissait la langueur de la paresse et les pernicieuses rêveries de l’oisiveté. L’esprit se relâchait pendant que les mains industrieusement occupées s’exerçaient dans des ouvrages dont la piété avait donné le dessin : c’était ou des habits pour les pauvres, ou des ornements pour les autels. Les psaumes avaient succédé aux cantiques des joies du siècle. Tant qu’il n’était point nécessaire de parler, la sage princesse gardait le silence : la vanité et les médisances, qui soutiennent tout le commerce du monde, lui faisaient craindre tous les entretiens, et rien ne lui paraissait ni agréable ni sûr que la solitude. Quand elle parlait de Dieu, le goût