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de remettre la confession au lendemain. Mais il faut qu’elle vous raconte elle-même quelle nuit elle passa dans cette attente. Qui sait si la Providence n’aura pas amené ici quelque âme égarée, qui doive être touchée de ce récit ? Il est, dit-elle, impossible de s’imaginer les étranges peines de mon esprit, sans les avoir éprouvées. J’appréhendais à chaque moment le retour de ma syncope, c’est-à-dire ma mort et ma damnation. J’avouais bien que je n’étais pas digne d’une miséricorde que j’avais si longtemps négligée, et je disais à Dieu dans mon cœur que je n’avais aucun droit de me plaindre de sa justice, mais qu’enfin, chose insupportable, je ne le verrais jamais, que je serais éternellement avec