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Que lui servait d’avoir conservé la connaissance de la divinité ? Les esprits même les plus déréglés n’en rejettent pas l’idée, pour n’avoir point à se reprocher un aveuglement trop visible. Un Dieu qu’on fait à sa mode, aussi patient, aussi insensible que nos passions le demandent, n’incommode pas. La liberté qu’on se donne de penser tout ce qu’on veut fait qu’on croit respirer un air nouveau. On s’imagine jouir de soi-même et de ses désirs et, dans le droit qu’on pense acquérir de ne se rien refuser, on croit tenir tous les biens, et on les goûte par avance.

En cet état, Chrétiens, où la foi même est perdue, c’est-à-dire où le fondement est renversé, que restait-il à notre princesse ? que restait-il à une âme