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On la fit abbesse, sans que dans un âge si tendre elle sût ce qu’elle faisait, et la marque d’une si grave dignité fut comme un jouet entre ses mains. Un sort semblable était destiné à la princesse Anne. Elle eût pu renoncer à sa liberté si on lui eût permis de la sentir, et il eût fallu la conduire, et non pas la précipiter, dans le bien. C’est ce qui renversa tout à coup les desseins de Faremoutiers. Avenay parut avoir un air plus libre, et la princesse Bénédicte y présentait à sa sœur une retraite agréable. Quelle merveille de la grâce ! Malgré une vocation si peu régulière, la jeune abbesse devint un modèle de vertu. Ses douces conversations rétablirent dans le cœur de la princesse Anne ce que d’importuns empressements en avaient