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Oraiſon Funébre

ſon mari, & fit d’un Prince infidelle, un illuſtre protecteur du Peuple de Dieu. Par un conſeil à peu prés ſemblable, ce grand Dieu avoit préparé un charme innocent au Roy d’Angleterre, dans les agrémens infinis de la Reine ſon Epouſe. Comme elle poſſédoit ſon affection (car les nuages qui avoient paru au commencement furent bientoſt diſſipez) & que ſon heureuſe fécondité redoubloit tous les jours les ſacrez liens de leur amour mutuelle : ſans commettre l’autorité du Roy ſon Seigneur, elle employoit ſon crédit à procurer un peu de repos aux Catholiques accablez. Dés l’âge de quinze ans elle fut capable de ces ſoins : & ſeize années d’une proſpé-