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le bon pasteur à tout le reste du troupeau, quand on y lit cet heureux retour du prodigue retrouvé et ce transport d’un père attendri qui met en joie toute sa famille, on est tenté de croire que la pénitence est préférée à l’innocence même, et que le prodigue retourné reçoit plus de grâces que son aîné qui ne s’est jamais échappé de la maison paternelle. Il est l’aîné toutefois, et deux mots que lui dit son père lui font bien entendre qu’il n’a pas perdu ses avantages : mon fils, lui dit-il, vous êtes toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à vous. Cette parole, messieurs, ne se traite guère dans les chaires, parce que cette inviolable fidélité ne se trouve guère dans