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Oraiſon Funébre

d’Ecoſſe, & qui deſcendoient de ces Rois Antiques, dont l’origine ſe cache ſi avant dans l’obſcurité des premiers temps. Mais ſi elle eût de la joye de regner ſur une grande Nation, c’eſt parce qu’elle pouvoit contenter le déſir immenſe, qui ſans ceſſe la ſollicitoit à faire du bien. Elle eût une magnificence Royale, & l’on euſt dit qu’elle perdoit ce qu’elle ne donnoit pas. Ses autres vertus n’ont pas eſté moins admirables. Fidelle dépoſitaire des plaintes & des ſecrets, elle diſoit que les Princes devoient garder le meſme ſilence que les Confeſſeurs, & avoir la meſme diſcrétion. Dans la plus grande fureur des Guerres Civiles, jamais on n’a douté de ſa parole, ni deſeſperé de ſa clé-