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BOSSUET

CHAPITRE PREMIER JEUNESSE DE BOSSUET (1627-1648)

De son enfance, malheureusement nous ne savons presque rien, j’entends rien qui nous aide à le voir et, par exemple, à le distinguer de son frère Antoine, compagnon de ses jeux et de ses études. Sa vie s’ouvre pourtant par une belle scène symbolique, un peu romancée peut-être par notre ferveur, mais vraie en son fond. Avant que Bossuet ait ouvert les yeux, son historien doit parler de la Bible. « La nuit du 26 septembre* 1627, dans la maison de la place Saint-Jean (à Dijon) où il habitait avec son second fils, Bénigne, le vieux Jacques Bossuet attendait la naissance du cinquième enfant de celui-ci, il devait en être le parrain et il lisait la Bible. Et quand on vint lui dire qu’il avait un nouveau petit-fils, il inscrivit sur son Journal de famille ces paroles du Deutéronome : Dominus circumduxit eum, et docuit, et custodivit quasi pupillam oculi... Cet enfant que Dieu, en effet, a guidé, instruit, gardé comme la pupille de ses yeux, c’est Jacques- Bénigne Bossuet, évêque de Meaux (1). » Comme les Pascal, les parents de ce nouveau-né étaient de bonne noblesse de robe. Depuis Louis XI jusqu’à François 1er, les Boussuet, tous ou la plupart, drapiers

(1) STROWSKI, Bossuet et les extraits de ses œuvres diverses, p. 2.