Babylone, les rois des medes ayant étendu leurs conquestes du costé des colonies greques de l’Asie Mineure, ont esté par ce moyen célebres parmi les grecs, qui leur ont attribué l’empire de la grande Asie, parce qu’ils ne connoissoient qu’eux de tous les rois d’Orient. Cependant les rois de Ninive et de Babylone, plus puissans, mais plus inconnus à la Grece, ont esté presque oubliez dans ce qui nous reste d’histoires greques ; et tout le temps qui s’est écoulé depuis Sardanapale jusqu’à Cyrus, a esté donné aux medes seuls.
Ainsi il ne faut plus tant se donner de peine à concilier en ce point l’histoire profane avec l’histoire sacrée. Car quant à ce qui regarde le premier royaume des assyriens, l’ecriture n’en dit qu’un mot en passant, et ne nomme ni Ninus fondateur de cét empire, ni à la réserve de Phul aucun de ses successeurs, parce que leur histoire n’a rien de commun avec celle du peuple de Dieu. Pour les seconds assyriens, la pluspart des grecs ou les ont entierement ignorez, ou pour ne les avoir pas assez connus, ils les ont confondus avec les premiers. Quand donc on objectera ceux des auteurs grecs qui arrangent à leur fantaisie les trois premieres monarchies, et qui font succeder les medes à l’ancien empire d’Assyrie sans parler du nouveau que l’ecriture fait voir si puissant, il n’y a qu’à répondre qu’ils n’ont point