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crainte d’estre démenti dans le temps qu’ils sont arrivez, voicy en faveur de ceux qui n’ont pas vescu dans ces temps, un miracle toûjours subsistant, qui confirme la verité de tous les autres ; c’est la suite de la religion toûjours victorieuse des erreurs qui ont tasché de la détruire. Vous y pouvez joindre encore une autre suite, et c’est la suite visible d’un continuel chastiment sur les juifs qui n’ont pas receû le Christ promis à leurs peres.

Ils l’attendent néanmoins encore ; et leur attente toûjours frustrée, fait une partie de leur supplice. Ils l’attendent, et font voir en l’attendant qu’il a toûjours esté attendu. Condamnez par leurs propres livres, ils asseûrent la verité de la religion ; ils en portent, pour ainsi dire, toute la suite écrite sur leur front : d’un seul regard on voit ce qu’ils ont esté, pourquoy ils sont comme on les voit, et à quoy ils sont réservez. Ainsi quatre ou cinq faits authentiques et plus clairs que la lumiere du soleil, font voir nostre religion aussi ancienne que le monde. Ils montrent par consequent, qu’elle n’a point d’autre auteur que celuy qui a fondé l’univers, qui tenant tout en sa main, a pû seul et commencer et conduire un dessein où tous les siecles sont compris.

Il ne faut donc plus s’étonner, comme on fait ordinairement, de ce que Dieu nous propose à