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Une circonstance mémorable de ces guerres est révelée au prophete ; c’est que Jérusalem devoit estre trahie par ses enfans, et que parmi ses ennemis il se trouveroit beaucoup de juifs. Quelquefois il voit une longue suite de prosperitez : Juda est rempli de force ; les royaumes qui l’ont oppressé sont humiliez ; les voisins qui n’ont cessé de le tourmenter sont punis ; quelques-uns sont convertis, et incorporez au peuple de Dieu. Le prophete voit ce peuple comblé des bienfaits divins, parmi lesquels il leur conte le triomphe aussi modeste que glorieux du roy pauvre,... etc. aprés avoir raconté les prosperitez, il reprend dés l’origine toute la suite des maux. Il voit tout d’un coup le feu dans le temple ; tout le païs ruiné avec la ville capitale ; des meurtres, des violences, un roy qui les autorise. Dieu a pitié de son peuple abandonné : il s’en rend luy-mesme le pasteur ; et sa protection le soustient. A la fin il s’allume des guerres civiles, et les affaires vont en décadence. Le temps de ce changement est désigné par un caractere certain, et trois princes dégradez en un mesme mois en marquent le commencement.

Au milieu de ces malheurs paroist encore un plus grand malheur. Un peu aprés ces divisions et dans les temps de la décadence, Dieu est acheté trente deniers par son peuple ingrat ; et le prophete