d’une année. Les résultats des deux séjours à Rome furent surtout le remaniement d’Iphigénie en Tauride et l’achèvement d’Egmont. Pour Iphigénie, le procédé, comme le dit Goethe lui-même, fut fort simple : il se contenta de transcrire la pièce, ligne par ligne, période par période, en l’assujettissant au rythme régulier du vers ïambique. Il fit subir la même transformation à deux œuvres de sa jeunesse, Erwin et Elmire et Claudine de Villa Bella. Il envoya l’Iphigénie en vers à Weimar le 10 janvier 1787, et Egmont le 5 septembre suivant.
Egmont resta en prose ; dans quelques scènes seulement, la prose prend une allure rythmée et se rapproche du vers. Le plan datait de 1775, et était conçu tout à fait dans l’esprit de l’époque werthérienne; il s’agissait de peindre le mouvement populaire qui arracha les provinces flamandes à la domination espagnole. Évidemment, le sujet se refusait à la transformation que le poète essaya plus tard de lui faire subir. Déjà en 1782, Goethe avait écrit à Mme de Stein que si la pièce était encore à faire, il la ferait autrement, et que peut-être même il ne la commencerait plus. Mme de Staël appelle Egmont la plus belle tragédie de Goethe : elle oublie les inégalités du style, le décousu de l’action, la fin mélodramatique; Egmont n’est qu’une œuvre de transition. La pièce qui représente le mieux la seconde manière de Goethe, sa manière classique, c’est Iphigénie, moderne par les sentiments et