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élément indispensable. Il reprit le chemin de Francfort, où il rentra le 25 juillet, et le 27 novembre suivant, sur l’invitation du duc Charles-Auguste, il arrivait à Weimar.


III. Goethe à Weimar

Il ne s’agissait, pour le moment, que d’une visite à la cour de Weimar, où la duchesse Amélie, la mère de Charles-Auguste, avait déjà attiré Wieland. Mais bientôt le poète et le souverain furent inséparables; ils vivaient entre eux sur le pied de la plus grande familiarité, et leurs distractions étaient parfois bruyantes, au point d’alarmer le cœur paternel de Klopstock, qui, en sa qualité de patriarche de la littérature, s’arrogeait un droit de contrôle sur les jeunes écrivains et leurs Mécènes. L’hiver se passa en fêtes et en mascarades, en parties de chasse et de patinage, en courses à travers les montagnes et les forêts. Wieland trouvait que le nouveau venu mettait la cour et la ville à l’envers, et il le comparait à un lion furieux. « Il est si charmant, écrivait-il à une de ses correspondantes qui habitait Mayence, qu’il nous a tous ensorcelés, à commencer par le duc, et vous ne reverrez pas sitôt sa figure. Une seule chose nous manque encore, ajoutait malicieusement Wieland : ce sont les Charlottes. »