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guide dans le directeur de l’École des beaux-arts, Frédéric Oeser, graveur, peintre et sculpteur, un des meilleurs successeurs de Winckelmann. Oeser lui apprit, dit-il, que l’idéal de la beauté c’était la simplicité et le calme : un leçon dont il ne sut guère profiter encore, qu’il oublia même complètement, lorsqu’il écrivit Goetz de Berlichingen, mais dont ils se souvint au temps de sa maturité classique.

Un accident de voiture qu’il avait eu en se rendant à Leipzig lui avait laissé une douleur à la poitrine; il voulut se soigner lui-même, et le mal empira. Lorsqu’il revint à Francfort, il était tout à fait malade. Il fut guéri, dit-il, par un médecin alchimiste, le type de ce docteur dont il est question dans la promenade de Faust et de Wagner, de cet « honnête homme qui étudie la nature à sa guise, mais de bonne foi ». Une amie de sa mère lui abrégea les ennuis de la convalescence en lui faisant la lecture : c’est Mlle de Klettenberg, qui croyait elle-même à la pierre philosophale, et dont il recueilli les entretiens dans le sixième livre de Wilhelm Meister, sous le titre de Confessions d’une belle âme. Revenu à la santé, il reprit ses études de droit à Strasbourg, où il arriva le 2 avril 1770. Il y resta un peu plus d’un an, mais ce fut, au point de vue de la formation de son esprit, l’année décisive de sa jeunesse. À Leipzig, il avait appris ce qu’il fallait éviter; à Strasbourg, il comprit ce qu’il y avait à faire. Il y rencontra Herder, qui voyageait avec son