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rose comme la fleur la plus parfaite que produise notre ciel allemand. Mais je ne suis pas assez fou pour vouloir que mon jardin me la donne maintenant, à la fin d’avril. Je suis content de trouver aujourd’hui les premières feuilles vertes, et je le serai encore lorsque je verrai, de semaine en semaine, les feuilles continuer à former la tige; je le serai davantage quand le bouton se dégagera au mois de mai, et je serai heureux enfin si juin me présente la rose avec sa magnificence et ses parfums. Mais celui qui ne sait pas attendre, qu’il aille dans une serre chaude! » Il s’attendait à une restauration bourbonienne à bref délai. L’Empire lui donna un démenti. Il admira le génie de Napoléon plutôt en artiste qu’en homme politique; il vit surtout en lui un grand déploiement de force individuelle. Il assista aux fêtes d’Erfurt, comme ministre du duc de Saxe-Weimar, en 1808, et il eut avec l’empereur un entretien dont il confia plus tard quelques détails au chancelier de Müller (6). Lors du mouvement national de 1813, Goethe se tint à l’écart, laissant à des poètes plus jeunes le soin de composer des chants de guerre ou d’exciter les multitudes. « Au reste, disait-il encore à Eckermann (14 mars 1830), je ne haïssais pas les Français, car comment pouvais-je haïr une nation qui compte parmi les plus civilisées de la terre? » On lui demanda d’écrire une pièce de circonstance