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PRODIGALITÉS DE GILLES DE RAIS.

Item, mais, quoy qu’il en soit, lesdites terres auroient esté rachatées des deniers que ledit feu duc Jehan bailla audit feu messire Gilles sur les contractz dont se plainct ledit demandeur ; en quoy il a tort evident, veu mesmement que, a ce moyen, il tient de present lesdites terres de la Mote Achart et de la Mauriere et en joist.

Item, et pareillement ne vous doit mouvoir ce que dit ledit demandeur des terres de Pruigné, de Veut et autres assises en Raiz, que ledit feu messire Gilles les vendit au feu evesque de Nantes, chancelier de Bretaigne, le pris et somme de XII M. escuz, ou autre grant somme de deniers etc.

Car, premierement, il ne declaire pas la valeur d’icelles terres qui n’estoit que de V C. livres de rente ou environ, et par ce n’estoit en riens deceu ledit feu messire Gilles.


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Item, et ainsi le faisoit souvent feu messire Bertrand de Glesquin, en son vivant connestable de France, et pareillement plusieurs autres grans seigneurs de ce royaume, bien saiges et vaillans, l’ont fait en ces guerres pour la deffense de la chose publique, comme tenuz y sont : et, quoy que soit, en devroit le Roy recompenser ledit feu messire Gilles ou ledit demandeur, son heritier[1].


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Item, et, pour ce que ledit demandeur dit en general que ledit feu messire Gilles vendit en son vivant, depuis l’an mil IIII C XXXII jusques a l’an mil IIII C XL, de ses terres et seigneuries et des rentes sur luy, pour le pris et valeur de II C. mil escuz d’or etc. ; dit et respond ledit deffendeur que cecy fait contre ledit demandeur et en son prejudice.

Item, et, mesmement, car il ne se trouvera point que toutes les terres declairées par ledit demandeur, qu’il dit avoir esté vendues par ledit feu messire Gilles, et les rentes vendues sur luy soient de la valeur de deux cens mil escuz d’or ; et, par ce, fault dire que, s’ainsi est, il les a vendues a bon et hault pris, et plus qu’elles ne valoient.


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Item, et ne vault ce que ledit demandeur a voulu dire sur ce, c’est assavoir que le feu roy Charles, derrenier trespassé, deuement acertainé du mauvais gouvernement dudit feu messire Gilles, lui fist en son grant conseil interdicion et deffense de non aliener ses terres et

  1. Ceci répond à un intendit disant que Gilles de Rais avait vendu Champtocé pour payer un voyage qu’il fit à Langres comme maréchal de France et pour soudoyer des gens d’armes.