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GILLES DE RAIS.

ils en remettaientune ou plusieurs copies[1]. L’enquête et le procès civils eurent des rédacteurs différents : le plus connu et celui qui reparaît le plus souvent dans l’enquête civile, non publique, a nom Jean de Touscheronde, « commissaire du duc de Bretagne en cette matière[2]. » Il eut parfois comme assesseurs, dans les interrogations faites aux témoins, Nicolas Château, Michel Éveillard et Jean Coppegorge ; mais c’est toujours lui qui préside les audiences ; c’est de lui surtout que vient à ce document son autorité. Tels furent les rédacteurs des deux procès-verbaux. Aucun document particulier ne nous assure de leur véracité, dont il est pourtant impossible de douter un seul instant. Telle est, en effet, la nature

    mêmes précautions ; et de ces deux copies, la première fut donnée à Yvon Le Bœuf pour le sire de Laval, et la seconde, authentique et complète comme la première, à Jacques Meauce pour les sires de la Trémoille. La copie qui avait été délivrée à la famille de Laval a disparu, très probablement pendant la révolution française ; mais celle des sires de la Trémoille est restée, et c’est elle que nous devons aux savantes recherches de M. Paul Marchegay. Demeurée longtemps au château de Thouars, auquel elle a emprunté son nom, elle en fut tirée, avec la plupart des richesses qui s’y trouvaient, à l’époque où ce château devint propriété nationale, et fut transportée, au milieu d’innombrables et précieux documents entassés pêle-mêle dans des chariots de transport, au château de Serrant, en Anjou, qui appartenait à un Walsh-Serrant, marié à une demoiselle de la Trémoille. C’est au milieu de documents de toutes sortes entassés en monceaux, que M. Paul Marchegay, alors archiviste de Maine-et-Loire, aussi honnête qu’infatigable travailleur, la découvrit dans la poussière et en fît connaître la richesse au public et au descendant des sires de la Trémoille. M. le duc de la Trémoille ne fut pas moins sensible à cette découverte que le monde savant lui-même, et connaissant, par ce trésor et par plusieurs autres non moins précieux, quelles richesses il a en sa possession, il emploie depuis lors son temps, son or et ses soins à dépouiller lui-même ou à faire dépouiller par quelques savants le beau Chartrier de Thouars ; noble emploi de ses loisirs et de sa fortune, qui lui vaut la reconnaissance des lettres et qui l’honore aux yeux de ses concitoyens.

    Le manuscrit des archives de la Loire-Inférieure porte la cote E 189.

    Il existe enfin un double de la sentence définitive de l’évêque, au Trésor des Archives de Bretagne. Arm. L. Cass. E. Inv. 23. « Ce texte ne se trouve pas dans le manuscrit de Thouars. » (P. Marchegay.) Il y a quelque différence de mots et d’orthographe entre les deux exemplaires de Nantes. Elle fut faite le 21 mars 1456. V. l’authentique de cette pièce qui commence ainsi : « Le vingt unième jour de mars 1456, fut délibéré, etc. »

    * No 10334. I. A. Ancien fonds français.

    ** Vu et collationné certifié conforme au texte de la Bibl. Impériale. Anc. f. fr. vol, 10334. I. A. — Le directeur du Cabinet historique. Signé : Louis Paris, avec le cachet du Cabinet historique.

  1. Le promoteur avait grand soin de se faire remettre plusieurs copies du procès-verbal, après chaque séance.
  2. Enq. civ. du 18 sept. 1440, p. cxvii.