quand revint le jour du repos, proposa à Adrienne de prendre un coupon de loge et d’aller au théâtre.
— Un dimanche ! dit-elle.
— Rappelle-toi, lui répondit-il, notre soirée d’il y a huit jours.
— Eh bien, je consens à vous accompagner, s’il le faut pour vous être agréable.
— Sans doute il le faut ; mais pourquoi me fais-tu toujours la même réponse conditionnelle, toutes les fois que je te propose d’aller au théâtre ? Est-ce une formule obligatoire pour te mettre à l’abri du péché ?
Adrienne rougit, baissa les yeux, prit un air digne et parut piquée ; elle l’était en effet, comme toutes les fois que son mari dévoilait les petits subterfuges par lesquels elle accommodait Dieu et le monde.
— Encore faut-il savoir comment le spectacle est composé, dit-elle.
— C’est une reprise : la Dame blanche, mais on commence par une petite opérette que je ne connais pas : les Pantins de Violette. On dit que la musique est assez jolie ; la pièce n’est pas très-spirituelle, mais elle est amusante.