vous donne du peu de hauteur de mon esprit, dit Adrienne, mais ce n’est pas mon raisonnement qui juge ces choses-là, c’est mon instinct qui se révolte contre elles.
— Alors, n’en parlons plus.
Tous trois gardaient le silence. La continuation de la lecture était devenue impossible.
— Partons-nous demain ? dit Adrienne.
— Comme il vous plaira, répondit Félicien ; c’est vous qui nous dirigez.
— Oh ! je sais bien que personne n’est plus soumis que vous, quand on ne touche pas à vos idées. Je voudrais partir au convoi d’une heure, et je vais aller faire quelques préparatifs. Adieu, Cécile, ajouta-t-elle en présentant la main à sa sœur, Félicien va vous tenir compagnie ; il s’entendra mieux avec vous qu’avec moi.
Lorsqu’elle eut refermé la porte après elle, Félicien se tourna vers Cécile :
— C’est bien peu de chose, dit-il, que de ne pas se comprendre à propos d’un poëte… On ne se marie pas pour lire ensemble de la poésie… et pourtant…
— Adrienne est jeune : elle est intelligente ; vous la formerez, vous l’éclairerez, et