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VII
Adrienne devait retourner à l’église à l’heure des vêpres. Sa timidité hésita un instant en songeant à Eusèbe ; mais sa fierté lui imposa de ne point reculer. Cependant l’hommage poétique qu’elle avait reçu, comme une incantation magique, avait charmé les blessures de son amour-propre : son rhythme caressant enveloppait sa pensée et se promenait de sa tête à son cœur. Déjà, quand elle arriva à sa place, le jeune homme était à genoux. Par un scrupule qui tenait à ses habitudes religieuses, il laissa Adrienne achever son adoration ; mais au moment où elle se relevait pour s’asseoir, il lui dit à voix basse :
— Me pardonnez-vous ?