CHAPITRE QUATRIÈME.
Chasses fantastiques.
Fantômes guerriers, Fantômes chasseurs ; Danse de Proserpine ; Chasse
Odin, Chasse Caïn, Chasse Arthur ou Artus, Chasse Saint-
Eustache, Chasse Saint-Hubert, Chasse du Diable, Chasse
Chéserquine ; Mère Harpine ; Mesgnie Hellequin.|
onsultez vos impressions et vos souvenirs,
et vous reconnaîtrez que la poésie
d’une croyance superstitieuse consiste tout
à la fois dans le prestige mystérieux et
grandiose dont cette croyance abuse notre
imagination, et dans la signification morale
que le génie du peuple s’est plu à attribuer aux créations
de sa fantaisie. Aussi, à ce double titre, doit-on convenir qu’il
n’y a point, dans toute notre mythologie du moyen-âge, de
superstition plus poétiquement conçue que celle des Chasses
fantastiques.
Essayons d’abord de décrire cette superstition sous sa forme matérielle et plastique.
On prétend qu’un bruit formidable, traversant les airs, vient parfois épouvanter le silence de la nuit. Ce n’est ni le sourd grondement du tonnerre lointain, ni les sifflements