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CHAPITRE DIX-NEUVIÈME.

Saints populaires.


Légendes de saint Taurin, premier évêque d’Évreux ; de saint Gerbold,
évêque de Bayeux ; de saint Marcouf, fondateur de l’ancienne
abbaye de Nantes, dans le Cotentin ; et de saint
Germer, abbé de Pentale.|

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Les historiographes religieux désignent saint Taurin comme le fondateur apostolique de l’église d’Évreux, mais, ni les détails de la vie de ce saint prélat, ni les circonstances qui marquèrent sa prédication, ni même l’époque où elle eut lieu, ne sont connus d’une manière authentique[1]. Tous les renseignements que nous possédons sur le compte de saint Taurin, nous viennent d’une légende très fastidieuse et si évidemment apocryphe, que les Bollandistes, tout en lui donnant place dans leur précieux recueil, n’ont voulu admettre comme véritable aucun des faits qu’elle contient. Le premier narrateur de cette légende est un faux Déodat, soi-disant contemporain de saint Taurin, et que l’on peut sup-

  1. On place ordinairement l’apostolat de saint Taurin du commencement du quatrième siècle au milieu du cinquième ; saint Gaud, successeur de saint Taurin, occupait le siège d’Évreux en 461.