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CHAPITRE DOUZIÈME.

Loups-Garous[1].


La Lycanthropie au moyen-âge, Folie des Lycanthropes ; Croyance
aux Loups-Garous conservée en Normandie ; Procès des Sorcières de Ver-
non ; origine présumée de la Lycanthropie ; Moratoires contrai-
gnant un coupable à courir le Loup-Garou ; Moyens employés
pour la délivrance des Loups-Garous ; Expéditions noc-
turnes ; Vampires Loups-Garous, Jean Sans-Terre ;
Lai du Bisclavaret.

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Généraliser l’examen de nos traditions populaires, c’est se convaincre qu’elles recèlent, dans leur ensemble, deux causes puissantes d’intérêt philosophique : la diversité de leur origine et la variété de leur caractère. Ces traditions signalent, pour ainsi dire, toutes les phases de notre nationalité, toutes les transformations de nos croyances religieuses ; elles nous découvrent cette route pleine de déviation et d’embûches qu’a suivie l’intelligence humaine, guidée, tour à tour, par les faux prestiges de la superstition et les vives illuminations

  1. Les savants se sont beaucoup exercés sur l’étymologie du mot Loup-garou. Dans le latin barbare du moyen-âge, l’équivalent de ce mot était Gerulphus, qui a beaucoup d’analogie avec le Wer-wolf des Allemands, et le Were-wolf des Anglais, tous deux ayant la même signification. Gervais de Tilbury, dans ses Oisivetés impériales, donne l’explication de ces deux derniers mots : « Nous avons fréquemment vu