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MONUMENTS DRUIDIQUES.

la Londe, on rencontre un tertre peu élevé, couronné par plusieurs sapins. Il renferme, dans sa cavité, une pierre brute couchée sur terre, d’environ six pieds de longueur, et de deux pieds d’épaisseur. Cette pierre est supposée faire une révolution sur elle-même, chaque année, la nuit de Noël. Mais on prétend, de plus, qu’un ancien propriétaire l’ayant enlevée de l’emplacement qu’elle occupe, à l’aide de trois cents chevaux, elle y revint de son propre mouvement la nuit suivante[1].

Sur les dépendances du château de la Martinière, qui s’élève près du bord de la Seine, à une petite lieue au-dessous de Caudebec, il existe une pierre que le peuple a distinguée des autres roches qui l’avoisinent, par le surnom de Pierre tournante et de Pain bénit. On a quelques raisons de supposer que cette pierre était de l’espèce des Logans, que nous décrirons ci-après[2].

Dans la commune de Condé-sur-Laison, arrondissement de Falaise, se trouve une pierre druidique, dite la Pierre cornue, à cause de la forme qu’elle présentait avant d’avoir subi quelques mutilations. Les habitants des environs ont observé qu’au premier chant du coq, à minuit, on voit la pierre magique s’ébranler et descendre vers la grande fontaine, située à quelque distance, pour s’y désaltérer[3].

Une pierre, située dans un des taillis les plus fourrés du bois qui couvre une partie de la commune de Gouvix, arrondissement de Falaise, tourne aussi, d’elle-même, tous les ans, pendant la nuit de Noël[4].

On compte, dans le département de la Manche, au nombre des pierres tournantes, les deux menhirs de Teurthéville-Hague, deux autres situés à Saint-Pierre-Église, le menhir

  1. Aug. Leprevost, Notice historique et archéolog. sur le département de l’Eure.
  2. Lesage, Description de Caudebec, Ms. de la Biblioth. de Rouen.
  3. F. Galeron, Statistiq. de l’arrond. de Falaise, t. III, p. 36.
  4. Idem, Ibid., p. 132.