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TRÉSORS CACHÉS.

Sur le versant de la côte de la Vierge, aux environs de Fécamp, se trouve une immense excavation, nommée le Trou à la monnaie, à cause des trésors qu’elle renferme.

Dans le fond des Vaux, situé vers Yport, sont enfouis des canons remplis d’or et d’argent[1]. C’est avec cette mitraille précieuse que sont chargés aussi les canons enterrés à Bruneval, auprès de l’église, sous une épine blanche[2].

Les religieux de Jumiéges possédaient, à ce que l’on prétend, une somme immense, destinée à la rançon du roi, en cas de captivité. Ce trésor était caché de manière à ne pas être découvert, et l’endroit ne devait être connu que de quelques religieux, qui juraient de garder, sur ce dépôt, un secret absolu. Depuis la destruction de l’abbaye, il n’y a guère plus de chances de retrouver ce trésor, dont assurément les moines ne se seraient pas fait faute d’user, si son existence avait été autre chose qu’une ambitieuse présomption.

Le long de la côte d’Yville, aux environs de Jumiéges, existent plusieurs excavations, dont l’une, nommée le Trou de fer, est supposée recéler un trésor. Il y a environ une quarantaine d’années, un prétendu sorcier engagea les habitants du voisinage à creuser le rocher, dans l’espoir d’une riche découverte. On ne travaillait que la nuit, à la lueur des cierges bénits, et après avoir pris toutes les précautions indispensables pour se défendre des embûches du démon. Mais tous ces sages préparatifs furent en pure perte : le diable n’eut garde de se montrer, et le trésor demeura aussi invisible que lui[3].

Il est quelques trésors magiques qui se sont laissé dérober par la ruse ; mais c’était avec une bonne volonté si évidente, que leur prétendue magie est devenue une conjecture fort incertaine, même pour les plus croyants. On raconte, par exemple, qu’une statue magique fut découverte dans la Pouille,

  1. Falloue, Hist. de la ville de Fécamp, p.9 et 10.
  2. Normandie pittoresque, canton de Criquetot.
  3. L.-A. Deshayes, Hist. de Jumiéges, p. 194 et 215.