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CHAPITRE SEPTIÈME.

Lutins.



Le Gobelin ; le cheval Bayard ; le Lutin ou le Fé amoureux ; les Hans ;
le Nain rouge ; Toret, démon familier de l’archevêque
Mauger ; les Lubins ; Fort-Épaule.

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Sous les noms de Lutins, de Farfadets, Follets, Esprits ou Sylphes, on a compris cette population toute mignonne et toute gracieuse, qui, tantôt se balançant dans les airs, tantôt s’agitant à la surface de la terre ou dans son sein, presse de son activité invisible le mouvement de vie qui développe les productions de la nature physique. Ces êtres bienfaisants se sont partagé leur riche domaine : les uns, esprits embaumés de la nuit, s’attachent aux fleurs et aux étoiles ; d’autres, plus humbles et plus vigilants, s’exercent autour des herbes et des fruits, surveillent la croissance des plantes utiles ou salutaires ; enfin, une troisième espèce, d’une essence moins subtile, mais laborieuse et robuste, habite l’intérieur des maisons, et se dévoue, au profit de l’homme, à tous les soins de l’économie domestique[1].

Cette dernière espèce réclame particulièrement notre étude, parce qu’elle est la seule qui soit populaire dans notre Normandie.

  1. Le Roux de Lincy, Liv. des Légendes, Introduction, p. 158.