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leur lieu. Viennent ensuite toutes les versions singulières, toutes les opinions controuvées qui se sont répandues à propos de l’origine de nos villes normandes ; toutes les particularités étranges ou miraculeuses qui se rattachent à l’histoire des personnages célèbres de notre province. Nous terminons, enfin, par un certain nombre de traditions romanesques ou merveilleuses, qui se distinguent par un intérêt spécial de localité, et qui n’ont plus, par conséquent, de rapport direct avec les croyances communes à toute la contrée.

Malgré l’étendue de ce sujet, malgré les considérations sérieuses qu’il devait nécessiter, nous nous sommes hasardée à l’explorer, parce que, à quelques égards du moins, nous n’étions pas inexpérimentée sur ce terrain. Nos relations, nos habitudes, notre éducation même, nous avaient prédisposée déjà à traiter ce genre d’ouvrage, car nous avons toujours vécu près du peuple ; de bonne heure, tous les vieux contes que le peuple se plaît à redire, nous ont été familiers ; nous les avons aimés, nous y avons cru, et si, depuis long-temps, notre raison s’est affranchie de cette crédulité, notre imagination se remet facilement sous le joug. Cependant, il nous restait à compléter, par quelques études scientifiques, nos connaissances sur cette matière ; mais c’est de ce côté surtout que nous avons à nous féliciter d’avoir été parfaitement secondée. Le zélé Conservateur