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CHAPITRE SIXIÈME.

Enlèvements et Substitutions d’Enfants



Enfants enlevés par les Fées ; Enfants du Diable ; Épouvantails des
enfants : la bête Havette, la bête Saint-Germain ;
la mère Nique, Ogres.

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Malheureusement, il en est des croyances les plus poétiques de notre mythologie populaire comme de toutes les révélations départies à l’humanité ; elles n’ont été perçues par chaque intelligence que dans des proportions inégales. De là vient qu’elles empruntent, dès leur origine, des aspects de différente nature, et qu’elles continuent à se développer sur un plan progressif, semblables à l’échelle de Jacob, qui d’un côté touchait à la terre, de l’autre atteignait jusqu’aux cieux.

Si nous les considérons dans leurs manifestations les plus élevées, plusieurs de ces croyances s’environnent des splendeurs du génie, et communiquent avec les régions supérieures de la civilisation ; mais, sous leurs aspects infimes, elles sont enveloppées des ténèbres de l’ignorance, et correspondent aux degrés inférieurs de la dépravation et de la barbarie.

Ce double rapport existe dans les inventions de la féerie : celles-ci ne faisaient-elles pas l’ornement des plus belles compositions littéraires, et les délices d’une société déjà intelligente