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DORURE SUR VELOURS ET SUR SOIES


La dorure sur velours présente quelques difficultés à cause de la peluche, celle-ci intercepte l’application des ornements qu’il faut commencer par gaufrer en brûlant légèrement la peluche tout en la couchant à plat sur la trame au moyen du fer à dorer, que l’on fait chauffer à une température suffisamment élevée. Il serait assez difficile de dorer sur le velours des ornements gravés au trait ou d’une trop grande finesse. On prend ordinairement des gravures pleines, c’est-à-dire plus ou moins massives ; le genre rocaille convient parfaitement. On y applique aussi des filets à la roulette, ainsi que des titres et inscriptions, en choisissant autant que possible des caractères un peu forts. Les liaisons un peu fines disparaissent plus ou moins dans la peluche du velours, et tout en réussissant parfaitement son travail, on s’exposerait à ce qu’il ne produise pas l’effet désiré.

On gaufre d’abord le plus chaud possible tous les ornements que l’on désire dorer ; on prend alors de la poudre jaune de Lepage et, à son défaut, du blanc d’œuf séché et pulvérisé, que l’on place dans un tube en métal (ou en carton assez fort), de 10 à 15 centimètres de long sur 4 à 6 centimètres de diamètre. On garnit l’un des côtés d’une toile à tamiser très fine ou d’un fin canevas qu’on lie fortement et qui sert ainsi de fond ou tamis. On le tient suspendu au-dessus des ornements gaufrés et on le promène partout où cela est nécessaire en frappant à petits coups sur les flancs du tube afin de faire tomber la poudre en poussière très fine jusqu’à ce qu’elle recouvre les ornements tracés.

La couchure pour la dorure sur velours devant se