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chacune d’elles, on enlève alors au canif les parties qui s’enlacent, c’est-à-dire la partie inférieure de l’entrecroisement afin qu’il n’y ait jamais qu’une même épaisseur dans les parties mosaïquées. Ces découpures doivent se faire avec le plus grand soin, de façon à conserver intacte l’illusion de l’entrelacement.

En exécutant ce genre de dorure, il faut avoir soin de dorer d’abord les parties du dessin qui doivent figurer les entrelacs inférieurs et d’exécuter ensuite les parties qui passent au-dessus ; l’exécution en sera plus facile et l’illusion plus complète.

L’application de la flore naturelle à l’ornementation de la couverture du livre, a quelque peu et dans certains cas profondément modifié la manière de s’y prendre dans l’application des mosaïques en cuir découpé. En effet, il faut à la fleur naturelle, à la plupart d’entre elles s’entend, un certain relief pour concourir à l’illusion et faire ressortir ses effets, c’est-à-dire afin d’aider l’artiste à se rapprocher autant que possible de la nature.

Certes, l’interprétation et l’empreinte des traits d’ombre et des nervures de la plante y entrent pour la plus grande part, mais certains effets d’ondulations y entrent pour une part non moins grande. Certes, une étude approfondie de la plante et de la lumière est indispensable à l’agencement des couleurs pour réussir dans une opération aussi délicate. On est parvenu de nos jours à teindre merveilleusement les peaux de veau et de maroquin et ce dans toute la gamme des couleurs et teintes ; par là, une véritable voie nouvelle est ouverte à l’artiste. D’autre part, le livre moderne se prête on ne peut mieux à l’extension des idées.