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le plus simple de l’appliquer. On commence par parer un morceau de peau un peu plus grand que le dessin et d’une nuance différente du fond sur lequel on veut l’appliquer ; il faut que cette parure soit exécutée de façon à réduire la peau à l’épaisseur du papier de soie, c’est-à-dire qu’il faut enlever toute la chair et ne laisser absolument que la fleur, sur laquelle on colle un morceau de papier blanc assez épais ; on emploie pour cela de la colle de pâte très claire, afin que la fleur n’adhère que faiblement au papier, et on laisse sécher entre deux cartons que l’on charge légèrement afin que le tout soit bien uni, puis on trace le dessin ou les filets qui doivent border la mosaïque que l’on découpe à l’aide de petits ciseaux au centre des filets tracés. Alors on humecte la peau de la couverture sur laquelle doit se placer le découpage qu’on place à l’endroit qu’il doit occuper. Puis on met la couverture en presse entre des plaques, la découpure s’incruste dans la peau d’autant plus profondément que le papier que l’on a collé sur la peau parée est plus ou moins épais. On retire la couverture de la presse et on colle le découpage à la colle de pâte dans les creux qui viennent d’être formés ; on mouille suffisamment la surface pour détacher le papier qui cache la mosaïque, dont la peau seule reste fixée ; on laisse bien sécher et on remet la couverture en presse en plaçant par-dessus une plaque à polir, on laisse quelque temps sous presse, et au sortir de celle-ci la mosaïque est parfaitement au niveau de la peau de la couverture, et l’incrustation si parfaite qu’elle ne peut en aucune façon gêner l’opérateur dans la dorure des filets qui doivent la border.

On procède de même pour tous les genres de mosaïque quel que soit le format du livre. Si diverses couleurs doivent s’entrelacer, on procède isolément pour