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main. Il ne faut s’aventurer à dorer sur un volume quelconque que lorsqu’on est en possession de tous ses moyens, et après avoir traité les divers sujets sur le bloc en forme de livre, sur lequel il faut s’efforcer d’acquérir la fermeté et l’aisance indispensables, et surtout ne pas s’exposer à des déceptions décourageantes. Nous croyons en avoir dit assez pour bien pénétrer l’élève doreur des qualités essentielles d’une bonne dorure, et de la marche à suivre pour arriver à un résultat pratique. Nous devons encore le mettre en garde contre certains effets d’optique contre lesquels il devra réagir non seulement pendant son apprentissage, mais encore pendant toute sa carrière.

Ces effets de clair et d’ombre, contre lesquels le doreur doit se mettre en garde, sont essentiellement à remarquer, quand il s’agit de la dorure d’un dos de volume, sa ligne de contour plus ou moins accentuée établit des dissemblances dans la répartition de la lumière ; même celle du jour. Ces dissemblances s’accentuent par les effets d’ombre que projettent, d’un côté la main droite armée du fer à dorer et de l’autre côté la main gauche qui maintient le volume et dont le pouce sert d’appui au fer pour aider à l’ajustage, et en admettant que le doreur ayant une main ferme et assez calme pour pouvoir se passer du pouce de la main gauche comme point d’appui il lui restera toujours trois ennemis contre lesquels il devra se tenir en garde. Nous prendrons la dorure des titres comme point de comparaison afin de mieux nous faire comprendre.

Un doreur tracera un titre parfaitement correct, qui, mesuré dans tous les sens, aura ses lignes bien proportionnées et très droites, en un mot ce titre sera irréprochable. Et le voilà confiant dans son coup d’œil, poussant d’autres titres dont il ne jugera plus à propos de