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son apprentissage chez un relieur-doreur allemand, influa toujours et d’une façon fâcheuse, non seulement sur la dorure de ses titres, mais encore sur les filets qu’il appliquait en travers du dos de ses reliures.

La méthode allemande a cela de vicieux, qu’elle ne permet pas de suivre avec l’assurance nécessaire le parcours d’un filet ou d’une ligne de titre que l’on est appelé à empreindre en travers sur le dos d’un volume. Pour s’en convaincre, il suffit de placer un volume debout, serré dans la petite presse, le dos en travers devant soi ; de prendre dans un jeu de palettes d’encadrement à deux ou trois filets, l’une des pièces appropriées à l’épaisseur du volume, de l’ajuster à l’angle de l’un des compartiments du dos et d’en opérer l’empreinte en suivant son contour jusqu’à l’angle opposé. On pourra ainsi se rendre compte de l’instabilité que subit le point visuel par rapport à l’ensemble, et de la contorsion tout à fait anormale que l’opérateur doit faire subir au mouvement de la main ou du poignet.

La conviction sera d’autant mieux assise, en opérant par le contraire (méthode française), où le volume est placé debout, le dos en long devant soi. L’opérateur peut alors ajuster le filet sur l’angle qui se trouve à sa droite, suivre le contour du dos et ajuster sur l’angle à sa gauche, sans faire subir au poignet la moindre contorsion, surtout sans contrarier le point visuel, tout en conservant au corps l’aplomb, la stabilité nécessaires à la bonne exécution de son travail. C’est en partant de ces principes qu’il convient de guider les premiers pas de l’élève, déjà mis au courant de la préparation des cuirs et tissus, de la couchure et de la composition des titres en tous genres.

Le professeur remettra à l’élève des débris de cuir, toiles, etc. sur lesquels il lui fera pousser d’abord des