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tout en tenant compte du nombre de lettres dont ce nom se composera. Toutefois, la ligne dominante doit être attribuée au mot caractérisant le contenu de l’ouvrage.

Il n’est fait d’exception à cette règle que pour le cas où les volumes contenant l’œuvre complète de l’auteur, auquel cas le nom seul peut suffire, et s’il est utile, outre la tomaison, d’indiquer chacune ou partie de ses œuvres, il convient de les marquer en caractères de dimensions moindres, proportionnées au sujet.

Il faut avoir soin de placer les lignes à égale distance les unes des autres, en y comprenant les filets qui bordent le compartiment, ainsi que le trait qui sépare le nom de l’auteur du titre proprement dit. Le tout doit être bien aligné, faire alterner autant que possible une ligne courte et relativement faible avec une autre plus longue et plus forte. C’est là une question d’esthétique subordonnée, il est vrai, aux nécessités de la cause. L’impression des titres ou inscriptions sur le plat de la couverture, soit à la main, soit au balancier, présente, sous ce rapport, plus de facilités et se prêtera mieux pour l’homme de goût aux plus gracieuses combinaisons.

Nos praticiens, même la plupart de nos artistes, ne nous semblent pas attacher à l’empreinte, à la forme du titre, l’importance qu’il comporte, et l’on a pu voir, dans des expositions récentes, des reliures richement enjolivées dont les titres lourds, mal combinés, mal compris et, qui plus est, d’une empreinte déplorable, déparaient complètement l’ensemble des dorures. Le titre était le côté faible du fameux doreur Trautz-Bauzonnet ; ceux qu’il a le mieux réussis étaient empreints au moyen de lettres isolées. Il dorait à la manière allemande ! et cette méthode vicieuse, contractée lors de