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cette donnée a quelque apparence de vérité, il n’en est pas ainsi dès qu’il s’agit d’un travail sortant de l’élément commercial proprement dit et même quand il s’agit de ceux-ci ; dès les premiers pas se présente le point capital : le titre. Les caractères sont là en divers formats et en types variés. Le titre du livre, indique parfaitement le contenu de l’ouvrage avec certaines amplifications parfaitement à leur place sur un feuillet du livre. Mais comment le résumer d’une façon claire et précise et surtout le présenter sous une forme convenable en distribuant les lignes dans le cadre parfois très restreint dans lequel il doit se renfermer. On sent parfaitement qu’il faut autre chose qu’un travail matériel, que déjà pour cela l’intelligence doit venir en aide à l’ouvrier, et que l’étude et le goût doivent présider à cette partie si délicate de son art. Si cela est vrai pour le titre, il en est de même pour l’application des diverses pièces d’ornement qui forment l’ensemble de la dorure d’un livre, et malgré certaines règles établies, le placement d’un simple filet ou d’un ornement des plus vulgaires exige un tact parfait et une connaissance approfondie des règles de l’art, dans l’acception large du mot. Pour cela l’intelligence des divers styles est indispensable et quelques connaissances des arts du dessin sont de toute première nécessité. Il n’est pas absolument nécessaire que l’ouvrier soit dessinateur dans la vraie acception du mot, mais il faut qu’il puisse se rendre compte de quels éléments se compose un dessin correct et des limites dans lesquelles se renferme chaque style. Rien n’est bizarre comme de composer l’ornement d’un dos ou d’un plat au moyen de pièces ou de gravures de styles différents, ou, quoique sans style bien défini, appartenant à des époques[1] plus ou moins éloignées les unes des autres, ou bien encore représentant

  1. époques->époques