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On range les caractères dans des cases en chêne, garnies de tringlettes entre lesquelles on place les lettres debout, les mêmes lettres se placent dans la même casse, c’est-à-dire que l’on place d’abord les cinq ou six A dont se compose le caractère, puis on fixe une séparation entre les A et les B et ainsi de suite ; au bas de la casse, on ménage des cassetins pour les cadrats, cadratins et espaces, ces dernières sont de trois épaisseurs différentes.

Pour composer les mots, on tient le composteur avec la main gauche, en plaçant le côté de la vis à droite, et on aligne les caractères de gauche à droite, qui se présentent ainsi à l’envers. C’est aussi dans ce sens qu’il faut les placer dans les casses, et le moyen le plus simple pour composer les titres avec rapidité. Chaque mot se sépare au moyen de petits cadratins, avant à peu près le même corps que les lettres moyennes. Si la ligne est un peu courte proportionnellement à l’épaisseur du volume, on espace chaque lettre, par des espaces fines ou fortes selon les cas ; il faut autant que possible espacer un peu les lettres, qui alors se détachent et se lisent beaucoup mieux.

On choisit ordinairement le type romain, le caractère le plus employé pour les impressions des livres modernes. Il faut pourtant s’abstenir de les appliquer sur des livres imprimés en caractères elzéviriens ; il faut pour ceux-ci des types en rapport avec ceux du livre. Rien n’est plus faux comme de voir des caractères romains sur des elzévirs et vice versa. Deux assortiments sont donc indispensables à ceux qui veulent traiter les titres d’une façon convenable.

D’après la description que nous venons de faire de l’outillage du doreur à la main, on est porté à croire que celui-ci est le tributaire du graveur qui met ainsi