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endroit déterminé sans se servir d’un intermédiaire qui lui facilite l’opération : c’est pour cela qu’on se sert du couchoir pour la couchure en bandes ou des filets ou d’une bande de carte buvard avec laquelle après l’avoir quelque peu graissée en la passant sur le front à la naissance des cheveux, on prend le morceau d’or sur le coussin pour le transporter et le déposer aux endroits préalablement huilés.

Cette méthode, quoique souvent employée, n’en est pas moins préjudiciable à l’or que l’on froisse plus ou moins. Elle nécessite l’emploi des deux mains, ce qui n’est pas sans ralentir tant soit peu l’opération. Nous préférons la méthode suivante, celle qui nous a rendu le plus de services ; elle permet de conserver dans la main le couteau et le tampon de ouate pendant toute la durée des opérations.

Nous avons décrit la manière de couper l’or, de même que la confection et l’usage des deux pelotes d’ouate. L’ouvrier, après avoir saturé d’un peu d’huile la place sur laquelle il veut placer l’or, humecte très légèrement le bout de l’index de la main gauche avec lequel il touche le coin inférieur du morceau d’or afin de l’y faire adhérer. Puis il le soulève, tout en passant par-dessous la lame du couteau qu’il tient avec la main droite, et il le transporte ainsi au-dessus de la place indiquée. Il retire alors la lame par un petit mouvement de côté, laissant fléchir l’or que l’huile happe aussitôt en le détachant du doigt auquel il n’adhérait que très faiblement. Il tamponne alors par-dessus au moyen du tampon d’ouate dont il tient la tige entre l’index et le médius de la main droite, pendant que le couteau reste maintenu entre le pouce et l’index.

Les conditions essentielles d’une bonne couchure sont : d’éviter de tacher les peaux ou les toiles sur les-