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de passer des journées entières sans reprendre un seul fer, sinon pour accentuer le brillant et la vigueur des dorures.

La colle, même très largement étendue d’eau, encrasse les grains ou peaux que nous venons de citer ; elle donne aux nuances des tons gris qui s’accentuent encore avec le temps, un aspect malpropre ; elle est sans avantages appréciables pour la réussite de la dorure à la main et surtout au balancier.

La préparation du veau et des basanes mates, en général, exige, avant de les glairer au blanc d’œuf, deux couches de colle de pâte ; celle d’amidon est de beaucoup préférable. On applique ces couches à l’aide d’une éponge fine et douce en ayant soin de bien faire pénétrer la première dans l’épiderme ou pores de la peau. On laisse sécher à fond, puis on passe la seconde couche plus légèrement afin d’éviter de détremper la première. L’encollage étant parfaitement sec, on applique successivement sur la peau de veau trois couches de blanc d’œuf pur ou concentré en ayant soin de bien laisser sécher chacune d’elles et d’éviter autant qu’il est possible de passer plusieurs fois à la même place, ce qui détremperait les couches précédentes et provoquerait des ombres ou taches. Deux couches de blanc d’œuf suffisent sur les basanes.

Les Basanes glacées, quadrillées ou maroquinées n’exigent qu’une seule couche de blanc d’œuf pur. La colle est inutile à ce genre de peaux déjà encollées par le fabricant et qui leur donne du brillant à l’aide de la dextrine déjà très favorable à la dorure. Il en est de même des chèvres maroquinées ou maroquin glacé à grains longs, la peau par excellence pour l’application des dorures délicates et les pièces de titres ou étiquettes que l’on place sur les reliures en veau soignées.